10 juin 2025
Le sommeil, un besoin vital trop souvent négligé
Pour préserver sa santé, un adulte devrait dormir entre 7 et 9 heures par nuit. Pourtant, en Suisse, près d’un tiers de la population souffrait de troubles du sommeil en 2022 (OFS).
Mal dormir n’est pas sans conséquence. Les effets se manifestent rapidement : fatigue, troubles de la concentration, irritabilité… Ils impactent directement la performance, la productivité et la sécurité au travail. Selon la SUVA, une personne épuisée présente presque deux fois plus de risque d’accident professionnel qu’une personne reposée. Plus globalement, les troubles du sommeil sont aujourd’hui considérés comme un problème de santé publique majeur, avec des répercussions sur la santé mentale (anxiété, dépression, détresse psychologique), le bien-être, la satisfaction au travail et le risque de burn-out.
Dans un contexte professionnel marqué par des agendas surchargés et une frontière parfois floue entre vie privée et vie professionnelle, le sommeil est souvent la première victime. Pourtant, bien dormir n’est pas un luxe : c’est une nécessité. Un sommeil de qualité est essentiel à notre équilibre physique, émotionnel et cognitif. Dès lors, une question s’impose : comment mieux protéger notre sommeil face aux exigences du monde professionnel ?
« 38% de la population souffrent de troubles de l’endormissement et de la continuité du sommeil »
Comprendre le rôle vital du sommeil
Le sommeil se compose de cycles d’environ 90 minutes, qui se répètent 4 à 6 fois par nuit. Chaque cycle est composé de plusieurs stades :
- Sommeil léger (stade N1 puis N2) : phase de transition entre l’éveil et le sommeil, le corps commence à se détendre, les muscles se relâchent, l’activité cérébrale ralentit.
- Sommeil profond (stade N3) : phase cruciale pour la récupération physique. Le cerveau est très peu actif, le corps se régénère, le système immunitaire se renforce.
- Sommeil paradoxal (REM) : phase du rêve, où l’activité cérébrale est intense. Elle joue un rôle clé dans la mémoire, la créativité et l’équilibre émotionnel.
Les fonctions du sommeil sont nombreuses :
- Récupération physique : régénération cellulaire, consolidation du système immunitaire, régulation hormonale.
- Fonction cognitive : amélioration de la mémoire, de l’attention, de la prise de décision.
- Équilibre émotionnel : traitement des émotions, prévention de l’irritabilité, meilleure gestion du stress.
- Régulation métabolique : maintien d’un bon équilibre de l’appétit, réduction des risques de prise de poids, de diabète ou de maladies cardiovasculaires.
A l’inverse, une dette de sommeil chronique peut nuire à la concentration, à la mémoire, à la motivation, et augmenter les risques de burn-out, d’accidents ou de troubles de l’humeur.
Au travail : quelle place pour le sommeil ?
Le sommeil devrait être considéré comme un enjeu de santé au travail. Voici quelques pistes à promouvoir en entreprise :
- Sensibiliser les équipes aux effets du manque de sommeil ;
- Encourager les dirigeants à réfléchir à l’organisation du travail et aux moments de pauses
- Former les managers à repérer les signes de fatigue chronique ou de troubles du sommeil ; aborder le sujet avec le collaborateur s’il a un impact sur la qualité du travail (erreurs, retards, irritabilité,…)
- Favoriser la déconnexion en dehors des heures de travail ;
- Adapter les horaires pour les postes à risques ou les équipes en horaires décalés ;
- Autoriser et valoriser des pauses réparatrices (micro-sieste, relaxation).
- En tant que manager ou dirigeant, respecter les temps de pause et de déconnexion et donner l’exemple
Mes conseils :
Maintenir un bon niveau d’énergie tout au long de la journée tout en préservant la qualité de son sommeil peut sembler relever du défi. Pourtant, en adoptant quelques habitudes simples, il est tout à fait possible d’optimiser sa vitalité sans compromettre la récupération nocturne. Voici quelques pistes concrètes à mettre en place :
Structurer sa journée pour mieux déconnecter
Plutôt que d’attendre le soir pour souffler, il est recommandé d’intégrer de courtes pauses régulières tout au long de la journée. Même deux à trois minutes, chaque heure, pour fermer les yeux, étirer le dos ou regarder au loin suffisent à relancer la circulation sanguine, réduire la fatigue visuelle et clarifier l’esprit.
- Alterner les périodes de concentration intense avec des moments plus calmes afin de préserver ses capacités cognitives.
- Être à l’écoute de son propre rythme : prévoir un temps calme après le déjeuner si nécessaire, et organiser sa journée en fonction de ses pics d’énergie.
- S’autoriser, quand cela est possible, une micro-sieste de 10 à 15 minutes en début d’après-midi pour relancer l’attention sans perturber le sommeil nocturne.
- En cas de coup de fatigue : se lever, s’étirer ou s’aérer quelques minutes pour retrouver un peu de vitalité.
Ajuster son alimentation et ses boissons
La vitalité tout au long de la journée passe aussi par l’assiette. Pour éviter les baisses de régime en cours de journée, mieux vaut miser sur des repas équilibrés et des collations au besoin :
- À chaque repas, associer des glucides complexes (céréales complètes), des protéines de qualité (légumineuses, œufs, volaille, poisson) et des lipides sains (oléagineux, huile d’olive, avocat).
- Prévoir une collation saine en milieu de matinée ou d’après-midi (fruit frais, poignée de noix) pour éviter les fringales et les baisses d’attention.
- Privilégier un petit-déjeuner complet et riche en protéines pour bien démarrer la journée.
- Éviter les sucres rapides (barres chocolatées, viennoiseries) qui provoquent des pics d’énergie suivis de coups de fatigue.
- Côté hydratation : boire régulièrement de l’eau tout au long de la journée. Après 14 heures, limiter les boissons caféinées au profit de tisanes (camomille, verveine, menthe) qui favorisent une détente progressive en fin de journée.
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Vous l’aurez compris, le sommeil est un pilier de la santé… mais aussi de la performance au travail.
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